Merveilles de la Mère de Dieu invoquée sous le titre de Marie Auxiliatrice (13/13)

(suite de l’article précédent)

Grâces obtenues par l’intercession de Marie Auxiliatrice.

I. Grâce reçue de Marie Auxiliatrice.

            En l’an de grâce 1866, au mois d’octobre, ma femme fut atteinte d’une maladie très grave, une grande inflammation avec forte constipation et parasitose intestinale. En cette douloureuse circonstance, on eut d’abord recours aux experts en la matière, qui ne tardèrent pas à déclarer que la maladie était très dangereuse. Voyant que la maladie s’aggravait et que les remèdes humains étaient peu ou pas utiles, je proposai à ma compagne de se recommander à Marie Auxiliatrice, et qu’elle lui accorderait certainement la santé si c’était nécessaire pour l’âme. En même temps j’ajoutai la promesse, si elle obtenait la santé, d’aller tous les deux dès que l’église en construction à Turin serait terminée, lui rendre visite et de faire une offrande. À cette proposition, elle répondit qu’elle pouvait se rendre dans un sanctuaire plus proche pour ne pas être obligée d’aller si loin. À cette réponse, je lui dis qu’il ne fallait pas tant regarder la commodité que la grandeur du bienfait que l’on espère.
            Alors elle acquiesça et promit ce qu’on lui proposait. Ô puissance de Marie ! À peine trente minutes après sa promesse, lorsque je lui demandai comment elle allait, elle me dit : – Je vais beaucoup mieux, mon esprit est plus libre, mon estomac n’est plus oppressé, j’ai du dégoût pour la glace dont j’avais tant envie auparavant, et j’ai plus envie de bouillon, qui me déplaisait tant auparavant.
            À ces mots, je me sentis naître à une vie nouvelle, et si ce n’était pas la nuit, j’aurais immédiatement quitté ma chambre pour publier la grâce reçue de la Vierge Marie. Le fait est qu’elle passa la nuit paisiblement, et que le lendemain matin, le médecin se présenta et la déclara hors de tout danger. Qui l’a guérie si ce n’est Marie Auxiliatrice ? En effet, quelques jours plus tard, elle quitta son lit et s’occupa des tâches ménagères. Maintenant, nous attendons avec impatience l’achèvement de l’église qui lui sera dédiée pour accomplir la promesse faite.
            J’ai écrit ceci en tant qu’humble fils de l’Église une, sainte, catholique et apostolique, et je désire qu’on lui donne toute la publicité qu’on jugera utile pour la plus grande gloire de Dieu et de l’auguste Mère du Sauveur.

Luigi COSTAMAGNA
de Caramagna.

II. Marie Auxiliatrice protectrice des campagnes.

            Mornèse est un petit village du diocèse d’Acqui, dans la province d’Alessandria, d’environ mille habitants. Notre village, comme tant d’autres, était malheureusement en proie à la maladie du champignon qui, depuis plus de vingt ans, dévorait presque toute la récolte de raisin, notre principale richesse. Nous avions déjà utilisé beaucoup de remèdes pour conjurer ce mal, mais en vain. Lorsque la nouvelle s’est répandue que des paysans des communes voisines avaient promis une partie des fruits de leurs vignes pour la poursuite des travaux de l’église dédiée à Marie Auxiliatrice à Turin, ils ont été merveilleusement favorisés et ont eu du raisin en abondance. Motivés par l’espoir d’une meilleure récolte et encore plus animés par la pensée de contribuer à une œuvre de religion, les habitants de Mornèse ont décidé d’offrir la dixième partie de notre récolte à cette fin. La protection de la Sainte Vierge a été ressentie parmi nous d’une manière vraiment miséricordieuse. Nous avons eu l’abondance des années heureuses et nous étions très heureux de pouvoir offrir scrupuleusement en nature ou en argent ce que nous avions promis. Lorsque le responsable de la construction de cette église est venu parmi nous à notre invitation pour recueillir les offrandes, ce fut une véritable fête de joie et d’exultation publique.
            Il parut profondément ému par la promptitude et le désintéressement avec lesquels les offrandes avaient été faites, et par les paroles chrétiennes qui les accompagnaient. Un de nos concitoyens, au nom de tous, a parlé haut et fort de ce qui se passait. Nous tous, disait-il, nous sommes redevables de grandes choses à la Vierge Auxiliatrice. L’année dernière, beaucoup de gens de ce pays, devant aller à la guerre, se sont mis sous la protection de Marie Auxiliatrice. La plupart d’entre eux portaient sa médaille autour du cou. Partis courageusement, ils ont dû affronter les plus grands dangers, mais aucun n’a été victime de ce fléau du Seigneur. De plus, quand il y eut dans les villages voisins une épidémie de choléra, de grêle et de sécheresse, elle nous a complètement épargnés. Alors que les vendanges de nos voisins ont été presque nulles, la bénédiction nous a obtenu une abondance telle qu’on n’en avait pas vu depuis vingt ans. C’est pourquoi nous sommes heureux de pouvoir ainsi manifester notre indélébile gratitude à la grande protectrice du genre humain.
            Je crois être l’interprète fidèle de mes concitoyens en affirmant que ce que nous avons fait maintenant, nous le ferons aussi à l’avenir, convaincus que nous nous rendrons ainsi toujours plus dignes des bénédictions célestes.
            25 mars 1868

Un habitant de Mornèse.

III. Une guérison rapide.

            Le jeune Bonetti Giovanni d’Asti, élève au collège de Lanzo, a eu la faveur suivante. Dans la soirée du 23 décembre dernier, il entra à l’improviste dans la chambre du directeur, d’un pas incertain et le visage bouleversé. Il s’approcha de lui, appuya sa personne contre celle du bon prêtre, et de sa main droite se frottait le front sans dire un mot. Étonné de le voir si convulsé, le directeur le soutient, le fait asseoir et lui demande ce qu’il veut. Aux questions répétées, le pauvre garçon ne répond que par des soupirs de plus en plus douloureux et profonds. Alors le directeur regarde de plus près son front, et voit que ses yeux sont immobiles, ses lèvres pâles, et que son corps sous le poids de la tête risque de s’écrouler. Voyant alors le danger de mort qui menaçait le garçon, il s’empressa d’envoyer chercher un médecin. Pendant ce temps, le mal s’aggravait à chaque instant, sa physionomie avait changé d’aspect, et il ne semblait plus être le même qu’auparavant. Ses bras, ses jambes et son front étaient gelés, le catarrhe l’étouffait, sa respiration devenait de plus en plus courte, et son pouls ne battait plus que très faiblement. Il resta pendant cinq heures dans cet état très pénible.
            Le médecin arriva, appliqua divers remèdes, mais toujours en vain. C’est fini, dit-il tristement, avant le matin ce jeune homme sera mort.
            Alors, au mépris des espoirs humains, le bon prêtre se tourna vers le ciel en lui demandant de donner au jeune un peu de temps pour se confesser et communier, s’il ne voulait pas qu’il vive. Il prit alors une petite médaille de Marie Auxiliatrice. Les grâces obtenues en invoquant la Vierge avec cette médaille étaient déjà nombreuses, ce qui augmentait son espoir d’obtenir le secours de la protectrice céleste. Plein de confiance en Elle, il se mit à genoux, posa la médaille sur son cœur et, avec d’autres personnes pieuses qui étaient accourues, il dit quelques prières à Marie et au Saint-Sacrement. Et Marie écouta les prières qui s’élevaient vers Elle avec tant de confiance. La respiration du garçon devint plus libre, et ses yeux, qui étaient comme pétrifiés, se tournaient affectueusement vers les personnes présentes pour les regarder et les remercier des soins compatissants qu’ils lui prodiguaient. L’amélioration ne fut pas de courte durée ; au contraire, tout le monde considéra que la guérison était certaine. Le médecin lui-même, étonné de ce qui s’était passé, s’exclama : « C’est la grâce de Dieu qui a fait recouvrer la santé. Au cours de ma longue carrière, j’ai vu un grand nombre de malades et de mourants, mais je n’ai vu aucun de ceux qui se trouvaient au point où se trouvait Bonetti se rétablir de cette façon. Sans l’intervention bénéfique du ciel, c’est pour moi un fait inexplicable. Et la science, habituée de nos jours à rompre le lien admirable qui l’unit à Dieu, lui rendait un humble hommage, se jugeant impuissante à réaliser ce que Dieu seul a accompli. Le jeune bénéficiaire de la gloire de la Vierge se porte encore aujourd’hui très bien. Il dit et proclame devant tous qu’il doit sa vie doublement à Dieu et à sa Mère qui lui a obtenu la grâce par sa puissante intercession. Il s’estimerait un cœur ingrat s’il ne témoignait pas publiquement de sa gratitude et n’invitait pas les autres malheureux à faire de même quand ils souffrent dans cette vallée de larmes et vont à la recherche de réconfort et d’aide.

(Extrait du journal La Vergine).

IV. Marie Auxiliatrice libère un de ses fidèles d’un grand mal de dents.

            Dans une maison d’éducation de Turin se trouvait un jeune homme de 19 ou 20 ans qui souffrait depuis plusieurs jours d’une douleur aiguë aux dents. Tout ce que l’art médical propose habituellement en pareil cas avait déjà été utilisé sans succès. Le pauvre jeune homme était donc à un tel point d’exacerbation qu’il suscitait la pitié de tous ceux qui l’entendaient. Si le jour lui paraissait horrible, éternelle et plus misérable était la nuit, pendant laquelle il ne pouvait fermer les yeux pour dormir que pendant de courts instants constamment interrompus. Quel état déplorable était le sien ! Il en fut ainsi pendant quelque temps ; mais dans la soirée du 29 avril, la maladie parut devenir furieuse. Le jeune homme gémissait sans cesse dans son lit, soupirait et criait bruyamment sans que personne ne puisse le soulager. Ses compagnons, inquiets de son malheureux état, allèrent trouver le directeur pour lui demander de venir le réconforter. Il vint et tenta par ses paroles de ramener le calme dont lui et ses compagnons avaient besoin pour se reposer. Mais la douleur était si grande que, bien que très obéissant, il ne pouvait cesser de se lamenter, disant qu’il ne savait pas si, même en enfer, on pouvait souffrir de plus cruelles douleurs. Le supérieur pensa alors à le mettre sous la protection de Marie Auxiliatrice, en l’honneur de laquelle on érigeait un sanctuaire majestueux dans notre ville. Nous nous sommes tous mis à genoux et avons fait une courte prière. Que s’est-il passé ? L’aide de Marie ne s’est pas fait attendre. Lorsque le prêtre a donné la bénédiction au jeune homme désolé, celui-ci s’est instantanément calmé et s’est endormi d’un sommeil profond et serein. À cet instant, un terrible soupçon s’est emparé de nos esprits : le pauvre jeune homme a succombé au mal, mais non, il s’était déjà profondément endormi, et Marie avait entendu la prière de son dévot, et Dieu avait exaucé la bénédiction de son ministre.
            Plusieurs mois passèrent, et le jeune homme sujet au mal de dents n’en fut plus incommodé.

(Du même).

V. Quelques merveilles de Marie Auxiliatrice.

            Je crois que votre noble revue examinera attentivement quelques-uns des événements qui se sont produits parmi nous et que j’ai exposés en l’honneur de Marie-Auxiliatrice. Je n’en retiendrai que quelques-uns dont j’ai été témoin dans cette ville, en omettant beaucoup d’autres dont on parle tous les jours.
            Le premier concerne une dame de Milan qui, depuis cinq mois, était rongée par une pneumonie accompagnée d’une prostration totale.
De passage dans ces parages, Don B… lui conseilla de recourir à Marie Auxiliatrice en faisant une neuvaine de prières en son honneur, avec la promesse d’une offrande pour poursuivre les travaux de l’église que l’on construit à Turin sous le vocable de Marie Auxiliatrice. Cette offrande ne devait être faite qu’une fois la grâce obtenue.
            Ô merveille ! Le jour même, la malade put reprendre ses occupations ordinaires et sérieuses, mangeant de tout, se promenant, entrant et sortant librement de la maison, comme si elle n’avait jamais été malade. À la fin de la neuvaine, elle était dans un état de santé florissante, tel qu’elle ne se souvenait pas de l’avoir connu auparavant.
            Une autre dame souffrait depuis trois ans de palpitations, avec les nombreux inconvénients qui vont de pair avec cette maladie. Mais l’arrivée d’une fièvre et d’une sorte d’hydropisie l’avait immobilisée dans son lit. Sa maladie était arrivée à un tel point que lorsque le prêtre lui donnait la bénédiction, son mari devait lui prendre la main pour qu’elle puisse faire le signe de la croix. On lui recommanda une neuvaine en l’honneur du Saint-Sacrement et de Marie Auxiliatrice, avec la promesse d’une offrande pour l’édifice sacré, mais après l’obtention de la grâce. Le jour même de la fin de la neuvaine, la malade fut libérée de toute maladie, et elle put elle-même rédiger le récit de sa maladie, dans lequel je lis ce qui suit :
            « Marie Auxiliatrice m’a guérie d’une maladie pour laquelle toutes les inventions de la médecine étaient considérées comme inutiles. Aujourd’hui, dernier jour de la neuvaine, je suis libérée de toute maladie et je vais à table avec ma famille, ce que je n’avais pas pu faire pendant trois ans. Tant que je vivrai, je ne cesserai de magnifier la puissance et la bonté de l’auguste Reine du Ciel, et je m’efforcerai de promouvoir son culte, en particulier dans l’église que l’on construit à Turin ».
            J’ajoute un autre fait, encore plus merveilleux que les précédents.
            Un jeune homme dans la force de l’âge était en train de faire une des plus brillantes carrières scientifiques, lorsqu’il fut atteint d’une cruelle maladie à l’une de ses mains. Malgré tous les traitements et toutes les sollicitudes des médecins les plus accrédités, on n’a pu obtenir aucune amélioration, ni arrêter la progression de la maladie. Toutes les conclusions des experts en la matière concordaient pour dire que l’amputation était nécessaire pour éviter la ruine totale du corps. Effrayé par cette décision, il décida de recourir à Marie Auxiliatrice, en appliquant les mêmes remèdes spirituels que d’autres avaient pratiqués avec tant de succès. L’acuité des douleurs cessa instantanément, les blessures s’atténuèrent et, en peu de temps, la guérison parut complète. Quiconque voudrait satisfaire sa curiosité pourrait admirer cette main avec les entailles et les trous des plaies guéries, qui rappelaient la gravité de sa maladie et la merveilleuse guérison de celle-ci. Il voulut se rendre personnellement à Turin pour faire son offrande, afin de manifester davantage sa gratitude à l’auguste Reine du Ciel.
            J’ai encore beaucoup d’autres histoires de ce genre, que je vous raconterai dans d’autres lettres, si vous estimez qu’il s’agit là de sujets adaptés à votre périodique. Je vous prie d’omettre les noms des personnes auxquelles les faits se rapportent, afin de ne pas les exposer à des questions et à des observations importunes. Mais que ces faits servent à raviver de plus en plus parmi les chrétiens la confiance dans la protection de Marie Auxiliatrice, à augmenter le nombre de ses dévots sur la terre, et à avoir un jour une couronne plus glorieuse au ciel.

(Extrait de la Vera Buona Novella de Florence).

Avec l’approbation ecclésiastique.

Fin