Une ancienne fable persane raconte l’histoire d’un homme qui n’avait qu’une idée en tête : posséder de l’or, tout l’or possible.
Cette pensée vorace lui dévorait le cerveau et le cœur. Il ne pouvait avoir d’autre pensée, d’autre désir que l’or.
Lorsqu’il passait devant les vitrines de sa ville, il ne voyait que celles des orfèvres. Il ne remarquait pas tant d’autres choses merveilleuses.
Il ne remarquait pas les gens, ne prêtait pas attention au ciel bleu ni au parfum des fleurs.
Un jour, il n’a pas pu résister : il est entré dans la boutique d’un bijoutier et a commencé à remplir ses poches de bracelets, de bagues et de broches en or.
Bien sûr, en sortant de la boutique, on l’a arrêté. Les gendarmes lui ont dit : « Mais comment avez-vous pu penser que vous pouviez le faire sans courir de risque ? Le magasin était plein de monde ».
« Vraiment ? », s’étonne l’homme. « Je n’ai rien remarqué. Je n’ai vu que l’or ».
« Ils ont des yeux et ne voient pas », dit la Bible à propos des fausses idoles. On peut dire la même chose de tant de gens aujourd’hui. Ils sont éblouis par les paillettes des choses qui brillent le plus, celles que la publicité quotidienne fait glisser devant nos yeux, comme s’il s’agissait du pendule d’un hypnotiseur.
Un jour, un professeur a fait une petite tache noire au centre d’une belle feuille blanche et l’a montrée à ses élèves.
– Que voyez-vous ? demanda-t-il.
– Une tache noire, répondirent-ils en chœur.
– Vous avez tous vu la tache noire qui est minuscule, rétorque le professeur, et personne n’a vu la grande feuille blanche.
Dans le Talmud, qui rassemble la sagesse des maîtres juifs des cinq premiers siècles, il est écrit : « Dans le monde à venir, chacun de nous sera appelé à rendre compte de toutes les belles choses que Dieu a mises sur terre et que nous avons refusé de voir ».
La vie est une succession de moments, la vraie réussite consiste à les vivre tous.
Ne risquez pas de perdre la grande feuille blanche pour courir après une petite tache noire.
Un véritable aveugle
🕙: 2 min.